Devant l'affolante réalité que sont les violences faites envers les femmes, la communauté européenne a décidé de se mobiliser en lançant une campagne pour lutter contre ce fléau.

Le 25 Novembre est marqué chaque année par la mobilisation contre les violences faites aux femmes. Cette date a été instaurée par l'Organisation des Nations Unies dès 1999 dans le souci de faire de ce problème celui de tous, y compris celui de la communauté européenne. Cette année encore, l'Union européenne lance donc sa campagne de lutte contre les violences faites aux femmes qui peut être commentée via le hashtag #SayNoStopVAW.

Si la campagne donne le ton à adopter face à ce genre de violence, c'est bien parce que les chiffres sont effarants, voire angoissants. Ainsi, selon le sondage Eurobaromètre publié en Novembre, 74% des personnes interrogées à travers les pays de l'Union européenne pensent que les violences faites aux femmes sont répandues dans leur pays. 96% jugent tout de même ces violences inacceptables. Inacceptables certes, mais 12% considèrent toutefois qu'elles ne devraient pas être punies par la loi. 15% pensent même que cela relève du domaine privé et que le problème doit être traité au sein de la sphère familiale. 28% des sondés gardent le silence et n'en parlent pas. Plus incroyable encore : 27% des personnes sondées pensent que ces violences sont justifiables, notamment parce que les femmes provoquent ce genre de violence, ou encore dans le cas où celui qui les a commises regrette son acte. Enfin, 22% considèrent que les femmes exagèrent les violences dont elles ont pu être victimes.

Ces chiffres rendent évidemment le combat contre les violences faites aux femmes d'autant plus long et fastidieux. C'est pourquoi l'Union européenne insiste sur l'importance de continuer ce combat en lançant la campagne intitulée "Dites non! Stop aux violences contre les femmes!" et investit 4 millions d'euros pour mener des actions dans ce domaine. Parallèlement à cet investissement, les eurodéputés ont récemment voté très largement pour que la ratification de la Convention d'Istanbul visant à rendre les mesures de lutte contre les violences faites aux femmes plus efficaces soit accélérée puisqu'à ce jour, seule la moitié des États-membres ont ratifié ce traité du Conseil de l'Europe.

Eulalie Lamuth