Quel bilan pour la Présidence française du Conseil de l'UE ?

Alors que la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) s’est terminée le 30 juin 2022, prenons le temps d’en dresser un premier bilan. 

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© Judith Litvine/MEAE - 02/03/2022 - Déplacement de Clément Beaune au Salon international de l'agriculture

Un article rédigé par Erwan Laurent, chargé d’animation stagiaire à CRISTEEL, le 23 juin 2022.

Du 1er janvier 2022 au 30 juin 2022, le gouvernement français a assuré la présidence d'une des institutions centrales de l'Union européenne : le Conseil de l'UE. C'est au coeur de cette institution que sont débattus et voté les accords, les législations et le budget européens entre les ministres représentants les Etats membres de l'Union européenne. Les députés européens assurent quasiment les mêmes missions au Parlement européens en représentant, eux, la voix des citoyens.

Chaque Etat membre de l'UE assure à tour de rôle la présidence du Conseil de l'UE. La France a donc tenu ce rôle au 1er semestre 2022.

Voici 5 points à retenir de la #PFUE : 

1. La guerre en Ukraine au premier plan

Lors de la conférence de presse de lancement de la Présidence française du Conseil de l’UE (PFUE), le 9 décembre 2021, Emmanuel Macron se voulait ambitieux autour d’un slogan qui tenait en trois mots : “relance, puissance, appartenance”. Pourtant, cette PFUE a été fortement bouleversée de bien des manières. 

D’abord, par le calendrier électoral français qui a vu élections présidentielles et législatives se succéder. Et puis surtout, par la guerre en Ukraine qui a complètement chamboulé l’agenda de la présidence française. 

2. La volonté de rendre l’Europe plus souveraine

Une guerre qui aura néanmoins accéléré l’Europe “plus souveraine que le président français avait appelé de ses vœux à cette occasion.

Lui qui voulait donner un élan à une Europe de la défense, chose fut faite avec le conflit ukrainien, qui poussa les États membres à s’unir en matière de sécurité, via notamment l’achat commun d’armements militaires.

Quant à la réforme de l’espace Schengen, objectif annoncé de cette PFUE, la crise des réfugiés ukrainiens conduisit à un accord sur la réforme du mécanisme d’évaluation et la révision du code des frontières.

Malgré cette avancée, ceci reste toutefois assez loin des ambitions du président Macron de réformer plus profondément la politique de l’UE dans ce domaine.

3. Des avancées pour l’environnement et l’économie

En ce qui concerne la volonté affichée de mettre en œuvre un nouveau modèle européen de croissance, la présidence française a su faire avancer les dossiers déjà sur la table.

D’abord avec un accord sur la régulation des plateformes numériques.

Ensuite, avec l’adoption en deux temps du projet d’une taxe carbone aux frontières par le Parlement européen.

Cependant, sur d’autres sujets prioritaires de la PFUE comme l’instauration de clauses miroirs dans les accords commerciaux, le sujet a peu ou pas avancé.

4. Clôture de la Conférence sur l’Avenir de l’Europe

Enfin, au sujet de l’Europe “plus humaine et démocratique”, 3ème axe de la PFUE, la France a supervisé la conclusion des travaux de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, exercice démocratique inédit impulsé entre autres par le président de la République française, et qui a rendu ses résultats au mois de mai.

Mais il est encore trop tôt pour savoir ce qu’il en restera. 

5. En bref

Ainsi, malgré la crise ukrainienne, la France a su faire avancer les dossiers prioritaires, ce à quoi se limite principalement le rôle d’une présidence tournante du Conseil de l’UE.

En effet, rappelons pour finir que la France n’a pas présidé pendant six mois l’Union européenne, mais bien un organe de l’UE parmi d’autres : le Conseil de l’UE aux pouvoirs plus réduits que la Commission ou encore le Conseil européen.

 

Le 1er juillet 2022, c’est la République Tchèque qui a repris le flambeau de la Présidence du Conseil de l’UE. 

 

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